Un incendie s’est déclaré lundi 25 avril après midi en bas du chemin du Trier. Même si les conséquences ont été limitées, elles auraient pu être catastrophiques. Nous devons le prendre collectivement comme un nouvel avertissement, dans notre commune où le risque incendie est très élevé. Au regard des enjeux de sécurité des administrés, un retour d’expérience (RETEX) est impératif pour éviter que cette situation ne se reproduise. Mais la municipalité est-elle capable d’un tel exercice ?
Cet incendie fait suite à un feu de broussaille non maitrisé. Les pompiers sont intervenus avec les camions adaptés. Ils ont pu remplir leurs cuves en descendant au Canal de la Vésubie qui se situe en contrebas. Une surface d’environ plusieurs centaines de mètres carrés a été brulée.
Les conditions météo étaient heureusement clémentes : le vent était faible et le sol avait été détrempé par les pluies du week-end. Ces paramètres ont été déterminants ! Que se serait-il passé si la végétation avait été totalement sèche et le vent plus fort -des conditions que l’on retrouve souvent dans nos contrées.
Dans de telles conditions, un feu qui se déclenche dans un vallon peut se propager très rapidement, jusqu’à 30/40 mètres/minute voire plus si le vent est fort et en pente ascendante. Le temps que les secours entrent en action (délais d’activation + acheminement sur les lieux + mise en oeuvre) ce sont des hectares qui peuvent partir en fumée. Souvenons-nous du feu de Castagniers de 2017 et de ses conséquences ! Des habitations seraient certainement détruites.
Pourtant ce secteur du Trier, comme 85% de notre commune, se situe en zone rouge du PPRIF (Plan de Prévention des Risques Incendies Feu de Forêt) et fait donc l’objet d’une attention particulière. Les riverains avaient été conviés le mercredi 23 février dernier une réunion relative aux « informations préventives sur les risques incendie » où ont été abordés les obligations légales de débroussaillements et la réglementation de l’emploi du feu.
Justement, la réglementation de l’emploi du feu. Est-elle vraiment connue et maitrisée par notre municipalité ? Fait-elle l’objet d’une communication adaptée et actualisée. La réponse est malheureusement NON ! Deux arrêtés préfectoraux successifs, liés à la sécheresse, ont interdits les feux. Dans un premier temps jusqu’au 15 avril puis prolongé jusqu’au 30 avril. Or aucune information sur l’affichage municipal y compris le panneau digital au niveau du parking du village n’a été réalisée. Mieux ! Le site internet de la Mairie indique toujours la date d’interdiction du 15 avril !

Pour notre part, en zone rouge nous conseillons de ne pas faire de feu.
Le meilleur moyen de se débarrasser des déchets issus du débroussaillement est le broyage ou l’évacuation. Le mieux est de faire appel à des professionnels équipés.
Plus globalement, au vu du risque incendie dans notre commune, la municipalité met- elle en œuvre tous les moyens de lutte et de prévention. La réponse est encore NON !
Le Colonel Raibaut, ancien adjoint au Directeur Départemental du Services Incendies 06, ancien Chef de Corps des Sapeurs Pompiers de la Ville de Nice a consigné des recommandations lors de l’enquête publique du PPRIF en janvier dernier.
Ainsi il préconise la création d’un Comité communal Feux de forêt, organe communal composé de volontaires bénévoles, avec pour missions d’assurer une présence identifiée dissuasive, de remonter à la mairie des informations tels que l’état des pistes, les dépôts sauvages et l’état de fonctionnement des barrières, la sensibilisation du public aux risques feux de forêt, la surveillance des massifs forestiers, l’alerte des secours, la première intervention sur feu naissant.
Une seconde proposition est la réalisation d’un Plan Quinquennal de Débroussaillement car le débroussaillement est la meilleur des mesures de protections contre le feu.
Quel a été l’accueil fait par le Maire à ces propositions ? Interrogé lors du dernier municipal, la réponse est édifiante : ces propositions ont été jugées pertinentes mais ne relèvent pas du PPRIF ! Circulez y’a rien à voir !
En attendant le temps passe, la saison à risque approche. Nous irons bruler un cierge à la Chapelle Saint Claude. Le meilleur moyen de se préserver semble-t-il…
Gilles Le Morvan
L’arrêté préfectoral qui interdisait l’usage du feu jusqu’au 30 avril : http://laspremontois.fr/?p=863
Les propositions faites par le colonel Raibaut : http://laspremontois.fr/?p=325
Tableau de synthèse de l’arrêté préfectoral permanent réglementant l’usage du feu : http://laspremontois.fr/?p=346
Analyse intéressante, pour un « premier » feu, heureusement sans conséquences.
Le retour d’expérience (RETEX) que vous proposez me parait être de nature à sensibiliser le public, mais aussi à mieux connaître le risque « feux de forêts ».
Restons attentifs et vigilants.
Merci.