En Conseil Municipal du 8 décembre 2022, communication a été faite du rapport de la Chambre Régional des Comptes PACA sur la gestion de la politique de prévention et de gestion des déchets ménagers de la Métropole NCA. Des efforts sont à réaliser pour développer la collecte sélective et diminuer les déchets résiduels. Des solutions existent. Véronique Poullier de l’association l’Aspremontoise nous livre son témoignage. Nous encourageons le Maire a être parmi les pionniers de la Métropole à mettre en place une tarification incitative.

L’étude de la CRC PACA a été menée sur la période 2015-2022 et abouti à trois grands constats :
- Des déchets par habitants plus important que la moyenne française. En 2018, chaque habitant de la Métropole laissait derrière lui 394 kg d’ordures ménagères contre 334 kg en moyenne en France.
- alors que la tendance nationale est à la baisse la production locale d’ordures ménagères a augmenté de 1,2 % entre 2015 et 2019. Pourtant la loi du 17 août 2015 impose une réduction de 10 % des déchets ménagers et assimilés produits entre 2010 et 2020.
- 60% des déchets sont incinérés et seulement 33% sont utilisés pour le recyclage. Cela devrait être l’inverse selon le code de l’environnement. Exemple très précis, le recyclage du verre : 35 kilos par habitant, c’est 20 de moins que la moyenne nationale
Il faut donc inciter et favoriser la collecte sélective qui génère moins de déchets résiduels par effet de compensation. Et réduire les quantités finissant en décharge ou incinérées,c’est plus écologique et économique.
Des exemples précis montrent que cela est possible. Pierre Leroy, pionnier sur les sujets liés à la transition écologique, a été maire 12 ans durant du Puy–Saint-André près de Briançon. Il a passé du temps en réunion publique à expliquer aux entreprises et aux particuliers comment trier pour éviter de produire des déchets. Résultat ? Le tonnage des déchets non triés a baissé de 30 % en huit ans sur la Communauté de commune du Briançonnais,
Un des moyens pour inciter les gens à produire moins de déchets résiduels, le rapport l’explique, c’est la la tarification incitative pour sensibiliser les citoyens à mieux trier leurs déchets, et surtout à éviter le surplus d’ordures ménagères. Plutôt qu’une taxe forfaitaire d’ordures ménagère, c’est une redevance incitative qui est facturée. Concrètement, il est possible d’équiper les poubelles d’ordures ménagères de puces électroniques. Lors du passage des éboueurs, les déchets sont pesés, et en fin d’année, la redevance incitative est calculée au poids de déchets jetés. Moins on jette, et moins on paye ! Selon l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), la mise en place de la tarification incitative permet, en moyenne, de réduire de 41 % la quantité d’ordures ménagères résiduelles (OMR) et, en parallèle, d’augmenter de 40 % la collecte des déchets recyclables.
La métropole de Nice Côte d’Azur, n’a pas institué ce dispositif. Elle avoue dans le rapport, qu’ aucune étude formalisée n’a été réalisée spécifiquement sur ce sujet .
Il est vrai qu’il faut lever des obstacles avant la mise en œuvre d’une telle tarification. Le rapport les répertorie :
- « la garantie d’équité entre des usagers répartis dans des secteurs d’habitat très disparates urbain et rural,
- la nécessité d’un renouvellement important des matériels de collecte,
- et la gestion des comportements d’évitement et des incivilités associés à ceux-ci ».
En Franche Comté où j’habitais avant, un système incitatif a été mis en place avec des poubelles pesées. Et les frais d’ordures ménagères ont été divisés par trois ! (Véronique Poullier, président de l’association l’Aspremontoise)
D’ailleurs des études montrent que dans les communes ayant adopté ce système , les habitants ne veulent plus revenir en arrière.
Quoi de mieux qu’une vidéo pour expliquer le sytème :