Oeuvres de l’aspremontois Paul Louis Rebora dans le cadre d’exception de la Chapelle des Pénitents Blancs. Vieux Village. Du 21 mai 2022 au 12 juin, de 14h30 à 18h30 les mercredis, samedis et dimanches.Vous serez accueilli et guidé par la dévouée « Charlotte » Monier. Voici le discours de Paul-Louis Rebora prononcé lors du vernissage de l’exposition.

J’ai qualifié cette exposition de quelques oeuvres de « Nouvel Art Abstrait ».
Tout d’abord pour nous, simplement, l’art abstrait, c’est quoi exactement ?
Avec les premiers humains dignes de ce nom, les aurignaciens je crois, l’art pictural s’est imposé chez lui, comme une valeur essentielle avec quelques nuances de mysticisme .
Il a été qualifié ‘’d’art ‘’pariétal’ (Art sur mur.) Comme vous le savez, il était extrêmement achevé. L’on peut donc en déduire, que l’homme de ce temps, était beaucoup moins rustique qu’on ne le prétend souvent encore de nos jours.
Ensuite, au cours de tous les âges suivants, l’humain n’a jamais cessé dans ce domaine, d’optimiser son œuvre, dans l’objectif de décrire le monde d’une façon la plus proche de la réalité qu’il percevait. Très schématiquement, c’est ce que l’on a appelé : l’Art figuratif.
L’artiste est même parvenu jusque là, à traduire quasi parfaitement, les expressions intimes de ses personnages, dans d’incontestables et innombrables chefs-d’œuvre qui imposaient cependant leur propre vision du monde. Mais je crains ainsi que l’on ne puisse aujourd’hui, aller beaucoup plus avant dans cette perfection.
Aussi, à la fin du XIX° siècle, et au XX°siècle, des artistes et non des moindres, Kandinsky, Picasso, Braque, Mondrian etc.., décident donc, sans renier la précédente, d’une rupture dans la tradition. Par une différente inspiration, ils créent une nouvelle voie d’expression : l’abstraction Ils cherchent à ne plus transcrire le monde au plus près de la perception, mais à plutôt déclencherchez le témoin, en sollicitant sa psyché à l’aide de formes et de couleurs non-conventionnelles des sentiments, des ressentis, des émotions profondes purement personnelles et ils vont jusqu’à provoquer chez lui, des chocs, quelques fois proches de la spiritualité. Il n’est donc pas nécessaire d’être grand philosophe ou métaphysicien pour déterminer ce qui a attiré alors si fort un grand public vers cette nouvelle manifestation dans l’Art. Cela vient peut-être du fait que l’humain peut parfois éprouver le grand besoin d’enfin se libérer de contraintes matérielles qui encombrent sa vie et de se laisser conduire vers l’infini, vers l’univers ou tout simplement vers le rêve qui est par définition immatériel.
Or en ce qui me concerne, par profonde conviction, je fus entraîné naturellement le pinceau à la main dans cette mouvance, cette corrélation. Alors pourquoi parler aujourd’hui d’un nouvel art abstrait ? Où est donc la nuance ?
Eh bien, peut-être comme tant d’autres, il me semblait à l’usage, que l’un des éléments indispensable à cette sublimation était absent : La vraie lumière, celle qui constituée à la fois de particules et d’ondes. Comment, sans elle pouvait-on élever, illuminer, éblouir des amateurs d’art ?
Certes antérieurement, de grands artistes s’étaient, sur leurs toiles, ingéniés, pour probablement les mêmes raisons, à essayer de reproduire artificiellement cette essentielle lumière. Je pense en particulier à TURNER le grand peintre du XIX° siècle, dont c’était la spécialité.
Alors dans la pratique, pourquoi ne pourrais-je pas, par une étude, obliger à un rayon à traverser de part en part une oeuvre, en utilisant une autre technique comme, par exemple, celle de la décomposition subtile et la propagation de cette authentique lumière.
Or, une solution peut-être moins traditionnelle m’était certainement offerte qui me permettrait de passer outre ce rempart de toile ou de bois, supports indispensables semble-t-il de la peinture qui créent un obstacle absolument infranchissable ? Il me fallait donc apporter cette lumière naturelle, la diriger dans du verre, puis à travers un médium translucide : la laque, puis en suite, la modifier, la dissocier, la sublimer en créant en cours de route des effets particuliers, mais surtout in fine la retourner vers l’observateur afin de détacher ce dernier du concret, et ajouter ainsi l’émotion, à la dématérialisation de son esprit. Donc, pour moi, le © Lucerail ’ , néologisme issu de luce (lumière) et rail, petite analogie à vitrail, cette nouvelle étude de création et d’inspiration, utilisant en particulier, lumière, laque, verre, feuilles d’or, d’argent et de cuivre comme réflecteurs ‘’recolorisants’’, ainsi que naturellement des règles élémentaires de l’optique, s’imposaient donc. Mon intention dans cette exposition étant donc d’essayer de faire éprouver à mes charmants visiteurs quelques profondes émotions, aura-t-elle engendré quelques parcelles de bonheur ? PLR

